Dans la tradition herméneutique biblique, le sacrifice est un des fondements de la scission fraternelle et à lorigine du premier meurtre dintolérance et de jalousie. Dieu a aimé le sacrifice animalier dAbel plus que celui céréalier de Caïn son frère et cela conduisit au fratricide dAbel par Caïn. Le sacrifice est un environnement propitiatoire, corrélat de la mort mais essence de la vie. Il est une des valeurs religieuses que lon tient à pérenniser par des pratiques traditionnelles socialisantes. Le fait social total quest le sacrifice entre dans le cur dune sociabilité généreuse sous les traits du capital social qui décuple la portée de tous les actes communautaires. La mort, à linstar de tout évènement denvergure, est annoncée par le balan. Les rites sacrificiels de funérailles sèches soffrent comme théâtre forain où la cérémonie remet en perspective la vie sous une musicalité dont le rythme et la sensualité boostent la gaieté en montant crescendo. Les grands sacrifices se définissent comme une chronique villageoise fiévreuse où tradition et postmodernité sinterpénètrent pour offrir une liesse hors du commun aux convives.

Professeure Agrégée, Salimata TRAORE RAWLINGS appréhende le sacrifice comme une voie royale afin de capter la chronique des divers temps de l'ethnicité. Ainsi, l'approche ethnologique offre plus d'intelligibilité et de vitalité à une religiosité endogène qui n'a plus pignon sur rue dans un monde qui tend à devenir monochrome.